la belle vibration

TANTRA & LOI DE L’ATTRACTION

Vulvées ep. 3, Interview de Viki Krug, créatrice de Vulva Casting

Je suis très heureuse d’interviewer aujourd’hui quelqu’un qui est une source majeure d’inspiration et de guérison pour moi : Viki Krug, la fondatrice du Vulvarium, également connue comme la propriétaire du compte VulvaCasting sur Instagram.

Plus de 110 000 followers peuvent admirer son travail : des statues de vulves magnifiques, réalisées à partir de moulages qui permettent de reproduire à l’identique les vulves de leur propriétaire.

C’est beau et surtout ça permet de voir la grande diversité des vulves, et peut-être de reconsidérer sa propre vulve comme une œuvre d’art à part entière. Viki est une personne essentielle pour l’amour de soi et le body-positive.

Viki sera en France, à Montpellier, du 26 au 29 juin 2023. Et il y a encore des places disponibles. Si vous avez toujours rêvé d’avoir une statue de votre vulve. C’est le moment d’oser et de le faire !

Son site : https://vulvarium.com/
Son compte Instagram : https://www.instagram.com/vulvacasting/

 

L’interview :

Alexandra – Bonjour Viki !

Viki – Comment ca va ? Je suis tellement contente d’être ici aujourd’hui et de te parler !

Alexandra – C’est moi qui suis honorée ! Comme je l’expliquais dans mon intro, j’adore ton travail et je suis sure que beaucoup d’auditeurs connaissent déjà ton compte vulvacasting mais peut-être peux-tu dire un mot sur ton travail pour les personnes qui ne le connaissent pas encore ?

Viki – Oui bien sûr ! Il y a beaucoup à dire à ce propos mais je recommande à tout le monde d’aller jeter un oeil aux statues : elles parlent d’elles-mêmes. Mais pour faire court, je fais des statues de vulves, en mettant un produit sur la vulve des personnes qui viennent me voir. Ce produit reproduit exactement chaque détail de la vulve : le grain de peau, les vergetures, les cicatrices, les grains de beauté. Ensuite, je transforme cela en une jolie statue. Ainsi la personne qui est venue me voir peut avoir une statue de sa vulve et si elle est d’accord, je prend une photo anonyme et je la partage avec le monde entier sur mon compte vulva casting.

Alexandra – La beauté de ton travail est incroyable et je me demandais, comment en es-tu arrivé là ? Pourquoi as-tu décidé de faire des statues de vulves ?

Viki – C’est une histoire intéressante parce qu’avant de tomber sur un artiste qui faisait le même travail que moi sur les corps entiers, je n’avais aucune idée d’à quel point les vulves avaient des apparences différentes. Je pensais que tout le monde avait une vulve à peu près comme la mienne. Je n’avais jamais regardé de porno et je n’avais eu des relations sexuelles qu’avec des personnes avec des pénis. Je n’avais pas aucune référence et je ne sais pas pourquoi, je n’y avais jamais réfléchi avant mes 27 ans. Donc quand j’ai découvert à quel point les vulves étaient différentes, j’étais choquée et honteuse ! Je me demandais pourquoi je ne l’avais pas su avant ! Et j’ai découvert que ce n’était pas qu’un tabou personnel, c’était un tabou sociétal. A partir de là, j’ai fait ma première statue pour essayer, et depuis, je n’ai jamais arrêté !

Alexandra – Donc tu as fait ta propre statue sur ton propre corps ou sur celui de quelqu’un d’autre ?

Viki – Mon petit ami m’a aidé car on en a parlé ensemble. Je lui ai dit que je ne savais pas à quoi ressemblait les autres vulves. Il était surpris car il imaginait que les femmes se montraient leurs vulves entre elles. Et je lui ai dit « nooon », c’est un sujet honteux. Notre vulve est sur-sexualisée, on ne se montre pas nos vulves. DU moins, pas dans mon monde ! Lui savait, puisqu’il avait des relations sexuelles avec des personnes avec vulves, et donc c’était normal pour lui.
Et il avait déjà vu d’autres pénis, puisque c’est un organe externe.
On s’est dit que ça serait cool de faire une statue de moi et c’est ainsi que le projet est né !

Alexandra – Et tu aimais ta vulve ? Quelle était ta relation avec ta vulve quand tu as fait ta statue ?

Viki – Je pense que je n’avais pas de relation, en fait. C’était une partie de mon corps à laquelle je n’avais jamais accordé beaucoup d’attention ! C’était là, mais pas plus que ça. Ce qui est assez triste, en fait. Bien sûr je me posais des questions comme « ma vulve est-elle normale ? Sa couleur est elle normale ?Qu’est-ce que sont mes pertes ? ». J’avais toutes ces questions, mais je n’avais jamais trouvé de vraies réponses à celles-ci. Et quand j’ai vu ma statue pour la première fois, j’ai ressenti beaucoup d’émotions. Oh mon Dieu, c’est à ça que ma vulve ressemble, tout est tellement grand ! C’est comme si tout un process avait commencé et c’était une bonne chose.
Ce qui n’était pas bon c’est ce qui se passait avant. De ne pas y penser, de ne pas en parler, de ne pas avoir de relation avec elle.
Tout ce qui est arrivé ensuite était très positif.

Alexandra – Où ce process t’a-t-il amenée ?

Viki – Avant toute chose, il m’a montré que j’étais normale. Ce qui est une information très basique, mais malheureusement, c’est ce dont je n’avais jamais été sure. Ca a été un grand soulagement et ça m’a libérée d’une grande pression intérieure.
Et c’était fabuleux de réaliser que d’autres personnes avaient une vulve qui me ressemblait. Je me suis sentie représentée et ok telle que j’étais. Connaître son corps, c’est d’abord connaître à quoi il ressemble. Puis connaître nos sensations personnelles. Puis être capable d’identifier ce que tu aimes, ce que tu n’aimes pas, poser des limites, découvrir ta sexualité. Les fondamentaux, c’est de parler de ça et de mettre de la conscience sur nos vulves. Et ensuite, le potentiel est sans fin !

Alexandra – J’aime que tu partages ce que ça a changé pour toi, car j’avais uniquement envisagé tout ce que ça a pu changer pour les personnes qui suivent ton travail. Par exemple, j’adore explorer ta galerie avec mes filles qui ont 5 et 8 ans et on s’émerveille de toutes les vulves qu’on y voit. C’est tellement bon de voir toute cette diversité et je te suis reconnaissante de plaider pour cette diversité !

Viki – J’adore entendre que tu regardes mon compte avec tes filles car c’est exactement ce dont ce monde a besoin. Quelqu’un aurait du me montrer quand j’étais enfant à quoi ressemble une vulve et comme elles sont variées. Il y avait tellement de honte sur le sujet que mes parents n’ont pas pu me montrer ces images. Et de plus, il n’y avait pas de ressources ! Même aujourd’hui, où vas-tu si tu veux pourvoir observer des vulves ? Le seul endroit est le porno et ce n’est pas l’endroit pour s’instruire, le but est tout autre. Ou tu as des illustrations mais ce ne sont pas des représentations exactes de la réalité. Alors c’est ce que j’essaye de faire avec les statues. Et savoir que ça peut-être apprécié et que ça peut même instruire les plus jeunes, ça me rend très heureuse.

Alexandra – Tu as beaucoup de retours de la façon dont est reçu ton travail et ce qu’il peut changer dans la vie de certains et certaines ?

Viki – Oh oui, l’impact est puissant. C’est fou de me rendre compte de nos points communs : à quel point nous avons les mêmes questions, inquiétudes, peurs, espoirs. Mais aussi des différences entre nous. Il y a des personnes qui ont atteint cet espace où elles se célébrent pleinement. D’autres ont eu des expériences traumatiques qu’elles essayent de surmonter donc leur vision est très différente. Mais généralement, les retours sont « wow, je me sens représentée ou normales. Et même si je n’aime pas ma vulve à 100%, je sais que c’est un process, et je suis prête à avancer pas à pas. » Les retours sont très positifs, autant de la part des personnes qui ont des vulves que de la part des personnes qui ont des pénis. C’est si différent d’apprendre par une statue. C’est bon pour l’éducation de chacun et c’est agréable de voir ça.

Alexandra – Il y a celles et ceux qui regardent tes statues, et celles qui viennent vers toi pour avoir leur propre statue. Faut-il du courage pour faire sa statue ?

Viki – Oui, je trouve toujours que c’est un acte très courageux. Chaque fois qu’on se retrouve dans une situation inconnue, ça demande toujours un peu d’effort pour se sentir à l’aise. C’est pour ça que j’essaye de mettre tout le monde à l’aise. On parle beaucoup, et ce n’est que lorsque la personne se sent prête qu’on commence le moulage. Bien sûr, ça demande beaucoup de courage de le faire. Et je tire toujours mon chapeau à chaque personne qui vient, parce qu’elle le fait pour elle-même. Ils prennent le rendez-vous, ils prennent le temps, ils dépensent de l’argent pour faire quelque chose qui leur plait. ET c’est une façon extraordinaire de faire un gros FUCK YOU à toutes les personnes qui ont essayé de nous inculquer que les vulves ne sont pas fantastiques.

Alexandra – Je me sens tellement chanceuse car je vais te rencontrer dans un mois à Montpellier pour faire mon premier moulage de vulve avec toi. Et bien sûr, je ferai un épisode sur le sujet. Mais je peux d’ores et déjà sentir que ta présence est si chaleureuse et douce et souriante que tu dois avoir le don de mettre les personnes à l’aise. Et j’ai hâte de partager ce moment avec toi et de partager l’amour que tu as pour les vulves !

Viki – Ca me touche que tu vois ça ! Je réfléchis toujours à comment j’aimerais qu’on me traite. Et je pense que quand on réfléchit comme ça, ca devient beaucoup plus facile de faire preuve d’empathie et de compassion pour les autres. Je me sens très chanceuse d’être dans cette position car tout ce que j’ai appris dans ce travail, je peux l’offrir au monde. ET j’ai toujours pensé que la chose la plus importante que peut offrir ce travail c’est de réaliser que nous avons tant en commun et que nous pouvons tous et toutes être ami.e.s. Ce dont nous avons besoin est un espace de sécurité où nous pouvons être vraiment nous-mêmes, parler honnêtement de comment nous nous sentons, et ainsi nous pourrons réaliser comme nous avons beaucoup de choses en commun. Et ça rend le monde plus magique de penser ainsi, car oui, il y a beaucoup de beauté en chacun de nous.

Alexandra – Il y a quelque chose qui m’a touchée dans ton site quand tu expliques toutes les raisons d’être de ton projet. L’une d’elle est de « faire de ce monde un meilleur endroit ». Tu dis que « tu veux créer un monde dans lequel chacun.e peut se sentir à l’aise et heureuse exactement tel qu’il ou elle est, et où nous pourrons nous sentir bien dans notre diversité. » C’est beau de créer ce monde ensemble.

Viki – Ca peut sembler un peu Bisounous mais j’y crois vraiment. Ca commence avec nous. Et on ne peut pas faire ça que pour nous-mêmes : de sortir de la honte ou de la dureté avec nos corps et nous-même. On le doit aussi aux générations passées et aux générations futures. Nous ne voulons que nos enfants ressentent la même pression et la même souffrance et toutes ces choses négatives que nous avons ressenties ! NOus voulons faire notre part pour changer ça. Et également nos parents et nos grands parents, ils ont fait leur part pour changer positivement le monde.
Si on regarde en arrière, la génération de nos grand-mères. La plupart des femmes n’avaient pas de choix. La génération de nos parents a enfin vu les femmes avoir toutes le droit de travailler. Les choses évoluent pour les personnes qui ont des vulves, pas à pas.
J’ai choisi de faire ma part en m’engagement pour la diversité des vulves et en faisant reculer les tabous, et chacun de nous peut faire sa propre part avec ce qui résonne pour soi. Et je pense qu’ainsi, nous pourrons changer positivement le monde… même si c’est Bisounours !

Alexandra – Je ne pense pas que ce soit Bisounours, ou du moins, je suis aussi Bisounours que toi ! Et tu dis aussi que dans d’autres endroits du monde, faire sa sculpture de vulve pourrait être condamné par la loi ou mettre les femmes en danger. Ta visibilité sur internet est-il une façon d’atteindre ces personnes et de témoigner qu’un autre monde est possible ?

Viki – Oui à 100% ! Désormais, nous sommes ultra-connectés et beaucoup d’informations nous parviennent de partout. Et je pense que nous, en Autriche et en Europe, nous sommes si privilégiés ! Nous n’avons plus à nous inquiéter de certains sujets auxquels sont confrontés certaines personnes au quotidien dans d’autres pays du monde. Je suis une femme blanche, qui vit dans un environnement protégé, je peux me promener librement habillée comme je veux, je peux travailler je peux étudier. Je ressens comme je suis privilégiée et que j’ai vraiment de la chance. J’ai envie d’utiliser cette chance pour prendre la parole sur certains sujets. Pas seulement pour nous ici, mais pour tout le monde, partout. Car oui, le monde regarde et écoute ce que l’on fait. Donc même si faire des statues de vulves n’est pas encore possible dans certains pays, ces pays peuvent nous voir et bénéficier de ce travail. Donc je fais ça pour tous et toutes. ET c’est plus facile pour moi du fait de ma position privilégiée. Je me sens presque obligée de le faire.

Alexandra – Et tu n’as jamais eu peur de faire ce que tu fais ? Ca n’a jamais réveillé certaines peurs ?

Viki – Tu sais, J’ai eu peur au début, pour un temps très court. Et regarde, ça me donne la chair de poule d’en reparler. Mais tu sais quoi ? Je ne suis pas la seule engagée sur ce sujet. Chaque personne qui vient faire sa statue se bat pour les mêmes choses que moi, à sa façon. Je ne suis pas seule. Je n’ai pas peur car je ne suis pas seule ! Nous sommes si nombreux. Et chacun fait sa part pour rendre ça possible. Donc non, je n’ai pas peur !

Alexandra – Oh j’ai la chair de poule aussi ! On partage notre chair de poule. Tu dis aussi que tes statues sont un moyen de lancer des conversations. Et j’aime cette idée car quand j’ai raconté à mes ami.e.s que j’allais faire cette statue avec toi, leur réaction a été « C’est génial et cool que tu fasse ça ». Et tout de suite après « Mais, putain, tu vas mettre où ta statue ? »
(RIRE)
ET moi aussi je rêve d’un monde où on peut parler librement de vulves, et c’est pour ça que j’ai lancé ce podcast. C’est ce que tu veux dire par « lancer des conversations ? », qu’on devrait être capable de parler très naturellement de vulves ?

Viki – Oui, je pense que c’est la conversation et le dialogue qui sont la première étape du changement. C’est seulement quand tu as des mots et une voix à mettre sur tes émotions et tes inquiétudes que tu peux commencer à envisager des solutions. D’abord, tu dois parler du problème pour te mettre en mouvement et trouver une solution. Et qu’est ce qu’il s’est passé au cours des dernières années ? C’était un sujet tabou dont personne ne discutait, et ce silence autour des vulves a amené énormément de problèmes. Par exemple, le manque d’éducation. Il y a de plus en plus de labiaplastie parce que les jeunes femmes pensent que leurs vulves ne sont pas normales. Elles coupent des parties d’elles-mêmes parce qu’elles n’ont jamais reçu la bonne information !
Ou des problèmes de santé qui ne sont pas pris au sérieux et il n’y a pas d’études réalisées car c’est un sujet honteux.
Il y a tellement d’exemples qui montrent que nous avons besoin d’éducation pour que les choses changent. Mais comment éduquer quand on a peur de parler d’un sujet ? DOnc c’est pourquoi les conversations sont importantes.
Et je recommande aux personnes qui nous écoutent d’essayer quelque chose. Dites à l’un ou l’une de vos amies : « tu sais, l’autre jour, j’ai écouté un podcast sur cette fille qui fait des statues de vulve ». Dites juste ça et attendez de voir ce qu’il va se passer. Je vous promets que vous allez avoir une conversation fantastique. Et si vous vous sentez prête à partager certaines de vos insécurités ou questionnements sur votre vulve, vous verrez que la personne en face de vous va s’ouvrir et faire la même chose. PArce que nous sommes toutes et tous sur le même bateau sur ce sujet.

Alexandra – Oui, c’est une façon de combattre la honte, également, n’est-ce pas ? Quand on s’imagine raconter à l’une de nos amies « l’autre jour, j’ai écouté un podcast sur cette fille qui fait des statues de vulve », l’une des réactions pourrait être « beurk, des statues de vulves ? Pourquoi faire ? ». On porte tellement de honte autour de nos vulves et être capable d’aller au delà de ça et de parler, c’est une façon d’aller vers un chemin d’amour et de célébration de soi ? Comment passe t-on de la honte à l’amour ?

Viki – On doit s’habituer au sujet ! La première fois que vous avez entendu parler de vulve, vous vous êtes surement dit : « wah, c’est bizarre. Pourquoi quelqu’un ferait des statues de vulve ? ». Et là, vous commencez à y penser, ou vous en entendez parler à nouveau, ou vous entendez un podcast, ou vous croisez un post sur Instagram ou une illustration. Alors peu à peu, le sujet devient de plus en plus normal pour vous. Et c’est ce que nous devons faire. Nous devons normaliser les vulves. Car la seule façon dont les vulves sont représentées, c’est toujours de façon hyper-sexualisée. C’est un abus qui est au service du marketing et de la pornographie. Alors que les vulves concernent aussi les sujets de la grossesse, de l’identité, de la santé, des règles… et qu’on en parle moins. Cela doit changer. ET je suis sûre que les personnes qui réagissent avec des « Beurk » ou des « N’importe quoi » sont des personnes qui ne se sont jamais posé les bonnes questions sur leur vulve. Et dans ce cas, c’est beaucoup plus facile de vous faire sentir que c’est vous qui êtes stupide plutôt que d’aller regarder à l’intérieur de soi et de réaliser « Mince, j’aurais du avoir conscience de ces questions plus tôt » ou « Pourquoi je me sens ainsi sur ma propre vulve ? ». C’est un process qui n’est jamais perdant.
Même si la réaction que vous rencontrez est « Beurk », vous venez de planter une graine dans la conscience de cette personne. Et faites-moi confiance, quelqu’un d’autre va venir arroser cette graine.

Alexandra – J’adore ! Merci Viki !

Viki – J’aimerais que nos auditeurs puissent nous voir. Nous avons toutes les deux un sourire énorme depuis le début de l’interview. C’est à ça que ressemble la passion, si tu es habitée par un sujet. Et c’est notre cas puisque nous faisons cette interview et je sais que tu t’engages pour le même combat que moi et que nous avons les mêmes valeurs. Comme je le disais, je ne suis pas seule et tu es l’une de celles qui est ici pour la même cause.

Alexandra – Je suis si heureuse d’avoir rejoint ton clan ! Je voudrais ajouter également un mot sur ta technique. Car parmi les quelques personnes qui font des statues de vulves sur le web, je dois dire que ton travail est le plus extraordinaire. Tes statues sont tellement délicates, et comme tu l’expliquais plus tôt, on peut voir chaque détail de la peau. COmment fais-tu ça ? Tu es une artiste à la base ?

Viki – Tu sais ce qu’il se passe ? Quand on regarde mon compte Insta, on ne voit que des statues anonymes avec un focus sur l’anatomie. Et c’est le but de mon travail. Mais ce que je vois moi, c’est que derrière chaque statue il y a une personne qui m’a fait confiance avec son histoire, sa vulve, qui a supporté ma petite entreprise avec l’argent qu’elle a investie dans sa sculpture. C’est tout ça que je vois aussi. Et ce serait irrespecteux de leur offrir en échange moins qu’une petite statue parfaitement réalisée. C’est beaucoup de travail, mais je tiens beaucoup à chaque personne derrière chaque statue. Et j’imagine que c’est pour ça que les statues sont si réussies.

Alexandra – Comme je l’ai dit dans mon introduction, tu seras en France très bientôt. Tu seras à Montpellier pour 3 jours, du 26 juin au 29 juin et il reste des places pour les personnes qui aimeraient réaliser leur statue de vulve. C’est toujours possible de réserver en passant par ton Instagram ou ton site. Mais si les personnes qui nous écoutent ne peuvent pas te rejoindre dans le sud de la France à ces dates, tu fais une tournée en Europe dans différents pays. Fais tu souvent des tournées ? Comment et où peut-on te rencontrer ?

Viki – J’essaye de faire des tournées aussi souvent que possible car il y a beaucoup de requêtes partout car comme je l’ai dit, ce n’est pas juste un sujet national, c’est un mouvement mondial. Je voyage donc beaucoup. Le mieux est donc de m’envoyer un message en disant : « Salut ! Je vis dans cette ville, dis-moi quand tu passes dans le coin ! ». Je mets tout ça dans ma liste d’attente et dès lors que je vois qu’il y a assez de personnes dans un endroit, j’y vais ! Vous pouvez aussi suivre mes dates de tournée, et en profiter pour faire un petit city-trip avec une de vos copines ou votre amoureux/se. Par exemple « Oh tiens, Viki est à Amsterdam ! Si on allait passer le week-end là bas et on en profitait pour faire une statue de vulve ? ». Il y a donc plusieurs façons de procéder mais le meilleur moyen est de m’écrire !

Alexandra – Et c’est aussi possible de voyager jusqu’en Autriche là où tu vis.

Viki – Oui tout à fait.

Alexandra – Veux-tu dire quelque chose pour clore cette conversation ?

Viki – J’ai l’impression d’en avoir déjà dit beaucoup. Le point principal est que pour briser les tabous, il faut pouvoir en parler. Alors soyez courageux et foncez. En définitive, il n’y a pas besoin d’avoir une statue de vulve pour commencer la conversation. Quelques mots suffisent. Dites juste quelque chose. Avec toutes mes statues et tout mon travail, je n’aurai jamais autant d’influence que vous, avec vos filles ou avec votre mère ou ta meilleure amie. Parce qu’elles te connaissent et te font confiance. Moi elles ne me connaissent pas. Donc ne sous-estimez jamais le pouvoir que vous avez avec votre parole. Utiliser ce pouvoir, chaque jour, aussi longtemps que vous le pouvez, et aussi souvent que vous le pouvez.

Alexandra – Pour finir, je vais te poser ma question personnelle : « Où vais-je bien pouvoir mettre ma statue, Viki ? »

Viki – Ta statue va voyager dans ton appartement. Elle va commencer en étant dans un coin, jusqu’à ce que tu te sentes plus confiante avec elle. Et finalement elle sera mise dans un endroit où tout le monde pourra la voir et ce sera une très grande célébration. Et tu toucheras de nombreuses personnes avec elle, en étant toi-même et en étant honnête avec qui tu es. ET tout se déroulera naturellement. Ne t’inquiète pas, tu trouveras un endroit.

Alexandra – Oh mon Dieu, je t’adore et j’adore ton travail. Merci pour tout Viki et merci d’avoir répondu à mon invitation. J’ai trop hâte de te rencontrer à MOntpellier et de partager le récit de mon moulage de vulve.

Viki – Très bientôt ! J’ai trop hâte qu’on puisse parler et que tu me racontes tout ce que tu as à me dire. Je vais avoir 1001 questions à te poser !